mardi 7 octobre 2008

Ossétie: La Géorgie est l'agresseur – 2 sénateurs belges dénoncent, preuves à l'appui




Josy DUBIE, sénateur Ecolo (gauche), est vice-président de la Commission des Relations Extérieures du Sénat belge
Christine DEFRAIGNE est sénatrice et présidente du Groupe MR (droite) au Sénat


CONFERENCE DE PRESSE – 23/9/2008

CONFLIT GÉORGIE/OSSÉTIE DU SUD –RUSSIE

« LA VERITÉ A SES DROITS ! »


« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde »
(Albert Camus)

Mission des deux Sénateurs du 18 au 22/9/2008

BUT DE LA MISSION

On a écrit beaucoup de choses sur le conflit qui s’est déroulé début août en Ossétie du Sud.

Sans établir de proportion et de statistique des articles publiés, on peut dire, sans crainte de se tromper, que, dans sa grande majorité, la presse Occidentale a considéré qu’il y avait une volonté de Moscou d’annexer la Géorgie, que Moscou a défié les puissances occidentales, que derrière l’offensive dans le Caucase c’est l’Amérique que vise la Russie et qu’en définitive il s’agit bien d’une « agression » russe contre la Géorgie.

Concernés par les menaces de relance de la guerre froide que ce conflit engendre, nous avons voulu aller voir sur place, dans cette région instable, et procéder à un constat minutieux, objectif, sur le terrain.

Nous sommes partis à deux, à nos frais, un Sénateur de la majorité gouvernementale et un Sénateur de l’opposition, afin de garantir cet esprit d’objectivité.

Nous avons constaté des faits.

Nous souhaitons vous livrer ici ce constat commun.

Nous en tirerons à certains égards des conclusions politiques, soit différentes, soit nuancées en fonction - c’est cela la démocratie - de notre sensibilité et de nos convictions.



LE DEROULEMENT DU CONFLIT

1. Avant le 7/8/2008

D’après un certain nombre de témoignages que nous avons pu recueillir directement auprès de civils interrogés dans la ville même de Tskhinvali, dans les villages de Kmitogurovo, et de Tsunar, les tensions étaient vives les jours qui ont précédé l’invasion du 7/8/2008.

Des incidents isolés, avec échange de tirs, ont entraîné des victimes dans les deux camps. C’est ainsi que nous avons rencontré la famille d’un homme de 45 ans tué le 30/7/2008 par des tirs isolés d’un sniper géorgien, provenant de collines situées à quelques 400m derrière le quartier juif où il vivait.

2. Le 7/8/2008

A 20 H, au journal télévisé, le Président de la Géorgie, M. Saakashvili, déclare textuellement qu’une solution négociée doit être recherchée et que la Géorgie arrêterait tout conflit armé, même si l’Ossétie en prenait l’initiative. Il déclarait que la Géorgie ne riposterait pas.

Dans la soirée du 7/8/2008 se tient, à Tskhinvali, une réunion entre des représentants de l’Ossétie du Sud, conduit par Mr Boris Chochiyen, et l’émissaire russe, M. Yuri Popov.
Cette réunion se termine à 21 heures. L’Ambassadeur Russe Popov quitte la réunion et prend la direction de la capitale géorgienne, Tbilissi. Sur le chemin il contacte par téléphone le ministre d'État géorgien pour la Réintégration des territoires séparatistes, Temour Iakobachvili, et lui signale, dès 21 H, que les Ossètes veulent une solution de paix négociée, excluant tout recours à la force.
Sur le chemin, il remarque, près de Gori en Géorgie, un grand nombre de blindés géorgiens faisant mouvement vers l’Ossétie du sud. Inquiet, il essaye d’appeler à nouveau Iakobachvili, en vain. Ce dernier a vraisemblablement coupé son téléphone.

Peu après 23 H, l’armée géorgienne commence des bombardements massifs sur Tskhinvali et ses environs à l’aide de fusées sol sol Grad, de tir de chars lourds et entreprend l’invasion de l’Ossétie du Sud.

A 1 H du matin, soit le 8/8/2008 au matin, le Général géorgien Kulakhmetov téléphone à l’ambassadeur Popov pour lui signaler que la Géorgie déclare la guerre à l’Ossétie du Sud.

Les Géorgiens ont donc commencé leurs bombardements massifs et leur invasion sans notification.

Yuri Popov tente alors de gagner l’Ambassade de Russie à TBILISSI .

Rappelons que le 8/8/2008 commencent à Beijing les Jeux Olympiques où se trouvent présents MM. POUTINE et BUSH.

C’est donc, Dick CHENEY, Vice Président US, faucon notoire, qui est aux commandes à Washington.

Les bombardements géorgiens vont durer trois jours sans interruption, pendant lesquels – nous y reviendrons ci-dessous – des objectifs civils vont être pilonnés sans désemparer.

Le 8 août au soir, Sakaashvili affirme à la télévision géorgienne « qu’il contrôle chaque arbre à Tskhinvali. »

C’est le 9 août au soir que les troupes de la 58ème Armée Russe franchissent le tunnel de Roki, passage principal entre l’Ossétie du nord membre de la fédération de Russie de l’Ossétie du sud, formellement territoire géorgien. Les troupes russes arrivent en renfort le 10 au matin à TSKHINVALI et bousculent l’armée géorgienne qui se débande rapidement, poursuivie par la 58ème armée russe jusqu’au delà de Gori en Géorgie.


CE QUE NOUS AVONS CONSTATE SUR LE TERRAIN

Nous avons constaté de visu, en nous déplaçant où nous l’avons voulu et en interrogeant librement, (nous insistons sur cet aspect-là), la destruction massive d’objectifs purement civils.

- Pendant 3 jours les forces géorgiennes ont bombardé délibérément à l’artillerie et avec des obus de chars l’hôpital principal de la capitale ossète, hôpital toujours hors service qui porte encore les traces des nombreux impacts qui l’ont ravagé.

Comme nous l’ont confirmé plusieurs soignants dont le Dr Alda Djeoyeva, de garde cette nuit du 7 août, des opérations chirurgicales ont dû se dérouler dans les couloirs, dans les caves, où plusieurs dizaines de personnes se sont réfugiées pendant les 3 jours de bombardement. Les malades présents ont dû être transportés dans les caves dans des conditions d’hygiène déplorables.

- Le quartier juif, que nous avons visité avec un jeune sociologue juif parlant anglais, Mr Michael Chernov, déjà partiellement endommagé lors de la guerre de 1991-92, a été entièrement détruit, à l’exception de la synagogue restée plus ou moins en état. Ce quartier où ont vécu en paix les juifs pendant près de 2.000 ans est situé en aval d’une colline où l’artillerie géorgienne était postée. Celle-ci était donc à environ 400 mètres. Elle ne pouvait ignorer, dit Mr Chernov, qu’elle tirait avec violence sur des habitations et sur des civils. Les habitants se sont réfugiés dans la cave de la synagogue. Nous avons trouvé dans la cour de cette synagogue des pièces de missile GRAD.

- Nous avons constaté la destruction quasi complète d’un village dénommé Kmitogurovo situé à 4km au sud de Tskhinvali. Il s’agit d’un conglomérat d’une douzaine de maisons construites pour des réfugiés par l’ONU après la guerre de 1992. Une cinquantaine de personnes vivaient là. Il a été entièrement détruit. Nous avons vu les traces de tank s’engageant dans le chemin de terre. Celui-ci a tourné et tiré délibérément, à bout portant sur les maisons habitées. Dans l’une d’elles vivait une famille avec trois petits enfants, la famille Tuavev. Ils ont été tous tués, car ces maisons ne comportent pas de sous-sol pour s’y protéger.

Trois maisons ont été épargnées, car elles étaient fermées par un cadenas et donc vides d’habitants.

Il nous a été expliqué par des villageois survivants qu’il s’agissait vraisemblablement d’une expédition punitive sur ce petit village sans défense.

En effet, nous avons recoupé, par différentes déclarations, que le village en amont, Tsunar, à quelques kms de la frontière, où s’est déroulée la première bataille au sol dans la nuit du 7 août, était défendu par environ 200 miliciens ossètes faiblement armés. 12 d’entre eux ont été tués et les autres se sont retirés. Les Géorgiens, qui n’ont pas eu de victimes à ce moment-là, comptaient plus ou moins 700 soldats et 16 chars lourds.

C’est en poursuivant leur avance vers Tskhinvali qu’ils ont complètement détruit le village de Kmitogurovo où il n’y avait pas de combattants.

- Nous avons constaté la destruction quasi complète du village de TSUNAR . Une dame de 58 ans a été brûlée vive dans sa maison entièrement carbonisée. Un autre civil a été décapité par un tir géorgien. Dans ce village 38 personnes ont été tuées. Les deux personnes ci-dessus, dans leurs habitations et 36 autres, qui tentaient de fuir sur la route.

- Il nous a été précisé, à de nombreuses reprises, que la plupart des victimes avaient été touchées en fuyant sur les routes vers le nord, ou dans les villages où les maisons n’ont pas, comme dans la capitale Tskhinvali, de cave pour s’y réfugier. Nous avons effectivement vu de nombreuses épaves de voitures individuelles brûlées ou écrasées par des chars.

- Dans ce village de TSUNAR nous avons constaté la destruction du jardin d’enfants. Les enfants avaient été heureusement évacués dès le 2/8/2008.

- Dans TSKHINVALI nous avons constaté la destruction, complète ou partielle, de très nombreuses maisons civiles outre des bâtiments publics. Le Parlement est entièrement détruit. De même, les bâtiments administratifs du « Ministère » (un seul bâtiment regroupe l’ensemble des services administratifs et ministériels) ont beaucoup souffert.

- Nous avons également constaté, sur une colline aux abords de TSKHINVALI, la destruction totale de la caserne occupée par 200 soldats russes « peacekeepers » dans le cadre d’un accord CEI. Un bâtiment de la Croix rouge, juste à côté de la caserne, clairement identifié, a également été détruit par l’artillerie géorgienne qui se trouvait à 1,8 Km, de la caserne russe.

C’est là que se trouvaient les soldats géorgiens également membres du « peace keeping force ». Plusieurs témoignages confirment que ces soldats géorgiens ont quitté les positions qu’ils occupaient avec leurs collègues russes la veille du 7 août.

Les militaires russes qui n’avaient que de l’armement léger, pas de chars ( en accord avec les normes internationales), ont résisté aux assauts en attendant les renforts de la 58ème armée arrivée le 10 au matin. Ils ont eu 10 tués dans leurs rangs. L’entière destruction de la caserne, incendiée, nous a impressionnés.

FAITS HUMAINS

Il nous a été déclaré à l’hôpital de VLADIKAVKAZ (Ossétie du Nord – Fédération de Russie) par Boris DIGOUROV, Médecin en Chef, que 196 personnes blessées ont été amenées d’Ossétie du Sud. Parmi celles-ci 90 % étaient sévèrement touchées. Les blessures étaient plutôt causées par des tirs longue distance et non par des traces de « full contact ». Il s’agissait plutôt d’éclats d’obus, plutôt que de balles, de tir de missiles et de roquettes.

Nous n’avons pu voir qu’une seule personne dans un état critique, touchée à la gorge et paralysée des deux jambes, par tir de balle.

Beaucoup de blessés grièvement atteints ont été transportés à Moscou.

Il nous a également été exposé que d’autres personnes avaient été évacuées aux alentours de TSKHINVALI. Des personnes sont mortes d’infarctus également.

Dans l’hôpital principal de Tskhinvali une morgue improvisée dans une pièce du rez de chaussée où se sont entassés les cadavres a été installée dès le 8 août, la morgue de l’hôpital ayant été détruite dès les premiers bombardements.

Une aide psychologique aux victimes semble avoir été mise en place.

On nous a précisé, de plusieurs sources, que les bombardements géorgiens avaient causé la mort de quelque 1.500 civils.

Au vu des innombrables destructions que nous avons pu constater, ce chiffre, même s’il est difficile à vérifier, nous paraît vraisemblable.

Nous avons également rencontré un prisonnier du village de TSUNAR, resté une semaine aux mains des Géorgiens, pour être ensuite échangé.

Cette personne a été battue (édentition quasi complète). 18 hommes ont été ainsi faits prisonniers.

LE RETRAIT DES TROUPES RUSSES

Nous avons constaté tout le long de la route reliant VLADIKAVKAZ (Ossétie du nord) à TSKHINVALI, et notamment dans le tunnel de ROKI le retrait de troupes russes remontant vers le Nord.

94 blindés, 86 camions chargés de troupes et 5 auto-blindées.



ARMEMENT UTILISE

Nous avons constaté que l’armement russe était assez vétuste. Une dizaine de blindés russes étaient d’ailleurs en panne ou remorqués vers le nord.

L’armement léger des soldats russes, rencontrés en première ligne, où nous sommes allés, consistait essentiellement en AK47, Kalachnikov, antédiluvien.

L’armée russe s’employait à faire sauter des mines déposées par les géorgiens lors de leur retraite.

D’après les témoignages recueillis, l’armement géorgien apparaissait beaucoup plus sophistiqué.

Effectivement lors d’un « défilé de la victoire » qui a eu lieu lors de notre présence à Tskhinvali, les Russes ont exhibé le butin de guerre pris aux Géorgiens, notamment du matériel léger américain et 5 chars T72 de dernière génération, construits en Ukraine en 1997 et équipés de matériel de visée sophistiqué israélien.

QUESTIONS

Un certain nombre de questions se posent immanquablement et nous avons essayé d’y apporter des réponses objectives, fondées encore une fois sur des témoignages et des recoupements.

1) Y-a-t-il eu des crimes de guerre ?

Définition de la notion de crime de guerre par le tribunal international de Nuremberg de 1945 …
« Atrocités ou délits commis sur des personnes et des biens en violation des lois et usages de la guerre, y compris l’assassinat, les mauvais traitements ou la déportation, pour des travaux forcés ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, l’assassinat ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, l’exécution des otages, le pillage des biens publics ou privés, la destruction sans motif des villes et des villages ou la dévastation que ne justifie pas la nécessité militaire.»
Nous avons constaté des bombardements indiscriminés. C’est-à-dire que des objectifs civils ont été touchés sciemment, délibérément – cf. supra-.

Une enquête internationale est donc nécessaire. Les Autorités russes (Vice président du Sénat, M. TORSHIN) nous ont précisé ne pas s’y opposer et même y être favorables.

Les propos suivants tenus par les Géorgiens nous ont été rapportés par des villageois qui ont vécu le premier assaut dans le village de TSUNAR – près de la frontière géorgienne – dès 11 H du soir :

- « Where are your Russians ? » “ We will finish the cleansing and then we’ll take care of you”

Des villageois nous ont affirmé que des soldats géorgiens s’adressaient aux personnes réfugiées dans leurs maisons, en ossète (langue proche du perse) pour leur dire de sortir de leurs abris car ils ne devaient rien craindre, pour ensuite les abattre froidement.

Des constatations que nous avons opérées (par ex. tirer pendant 3 jours sur un hôpital est indéniablement un crime de guerre, de même que tirer au canon de char à bout portant sur des maisons habitées) nous avons des présomptions graves, précises et concordantes pour indiquer qu’il y a eu crimes de guerre.

Il conviendrait que la Cour Pénale Internationale soit saisie de ce dossier.

2) Pourquoi la 58 ème armée (Russie) a-t-elle réagi dans les deux jours ?

Cet élément a souvent été avancé par un certain nombre de commentateurs pour indiquer que les Russes étaient prêts à l’invasion de l’Ossétie du Sud.

La 58ème armée, stationnée en permanence à Vladikavkaz, à quelques dizaines de km de la frontière d’Ossétie du sud – est constamment en état d’alerte avancée et prête à réagir dans une zone extrêmement perturbée, située à quelques km à peine de la Tchétchénie.

Cela nous a été effectivement confirmé, par le vice-président du Sénat Russe, Mr Alexander P.Torshin, qui a dirigé une commission d’enquête du sénat russe sur place dès le 12 août et que nous avons longuement rencontré à notre retour à Moscou.

Par ailleurs, la presse se faisait l’écho des tensions et de ces incidents survenus les jours précédents. Il n’est donc effectivement pas impensable qu’un pays comme la Russie dispose de services secrets qui les avaient prévenus de l’imminence d’une invasion par la Géorgie.


3) Pourquoi les Géorgiens n’ont-ils pas bloqué le fameux tunnel de Roki qui relie l’Ossétie du Sud à l’Ossétie du Nord ?

Bloquer ce tunnel, principal passage possible vers le sud, empêchait en effet les Russes d’arriver en renfort.

Plusieurs éléments de réponse nous ont été fournis par nos interlocuteurs, à tour de rôle.

Il nous a été dit, notamment par le Vice Président du Sénat – qu’il y a bien eu une tentative de bloquer le tunnel, via l’aviation, mais que plusieurs appareils géorgiens ont été abattus.

D’autres hypothèses nous ont été données.

L’idée aurait été de permettre de laisser ce tunnel intact pour chasser les Ossètes – dans le cadre d’une épuration ou d’un « cleansing » - de retourner en Ossétie du Nord par ce biais.

- D’un ensemble de constatations concordantes, nous en avons déduit que le raisonnement de SAAKASHVILI est qu’il croyait avoir le temps et plusieurs jours devant lui pour « s’occuper » de l’Ossétie du Sud. Les faits ont démontré le contraire…


4) Y-a-t-il eu génocide ?

Ce mot, lourd de sens et de conséquences, a été, très vite, employé par POUTINE et MEDVEDEV.

Nous n’avons pas l’intention de galvauder ce mot et de trouver des extensions à la définition précise de l’ONU de 1948. Utiliser à tort et à travers ce mot, revient en effet à le vider de sa signification.

Si nous sommes plus formels sur l’existence de crimes de guerre, l’accusation de « génocide » ne nous parait, en l’état, pas établie. Encore que la Convention des Nations Unies du 9 décembre 1948 sur le génocide stipule que :

"Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :

a- Meurtre de membres du groupe;
b- Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
c- Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;
d- Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
e- Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe."

Une enquête internationale devrait en tout cas se pencher sur la question.

5) Y a-t-il eu « nettoyage ethnique ?»

En toute hypothèse, l’histoire de ce pays, comme de l’ensemble du Caucase d’ailleurs, a été le théâtre, avec des populations imbriquées de façon complexe (plusieurs ethnies, et à l’intérieur de ces ethnies des clans parfois rivaux) de « nettoyages » de populations. Ces nettoyages ont été le fait tantôt des Géorgiens, tantôt des Ossètes eux-mêmes, notamment après la guerre de 1992.

En ce qui concerne la guerre du mois d’août des officiels et militaires russes, que nous avons interrogés, ont reconnu (c’est le Caucase (sic) que des « groupes incontrôlés » (milices ossètes, « volontaires » caucasiens (Tchétchènes, Ingouches, Tcherkesses etc …) ont profité de la défaite géorgienne pour commettre des atrocités inacceptables, assassinats, épuration ethnique, pillages contre des Géorgiens.

Les officiels russes démentent cependant que leur armée régulière se soit livrée à ce genre d’exactions et avancent le fait que de nombreux géorgiens russes (il y a plus d’un million de Géorgiens ethniques en Russie, citoyens russes) faisaient partie des troupes qui sont entrées en Ossétie, et n’auraient donc pas accepté que l’on s’en prenne à des Géorgiens.

Nous pensons qu’une enquête internationale est absolument nécessaire pour démêler le vrai du faux et vérifier les dires des uns et des autres. Nous ne croyons personne sur parole.



6) GORI est-elle détruite ?

Nous nous sommes posé cette question.

En effet, nous avons lu un long article du 20/8/2008 dans le Monde de Bernard-Henry LEVY. Ce philosophe et essayiste qui connaît tout sur tout, y décrivait la destruction à plus de 70 % de GORI incendiée par les Russes.

Cet article a fait l’objet de critiques virulentes, internationalement et il est acquis aujourd’hui que BHL n’est pas entré à Gori pendant la guerre.

Nous n’avons pas pu nous rendre à GORI, aujourd’hui revenu sous contrôle géorgien

Néanmoins, il nous a été affirmé, notamment par un journaliste canadien du renommé journal américain le « CHRISTIAN SCIENCE MONITOR », Fred Weir, que, GORI, n’était pas détruite et que GORI avait été évacuée de sa population avant l’arrivée de l’armée russe.

Il a été témoin, lors de la guerre, de l‘incroyable débandade de l’armée géorgienne abandonnant armes et munitions sur place.


CONCLUSIONS POLITIQUES

1) Nous voulons insister sur le fait que nous avons été profondément choqués et bouleversés par ce que nous avons vu.

2) A la question : « qui est l’agresseur ? » nous concluons sans ambages qu’il s’agit des Géorgiens.

Le Président SAAKASHVILI est l’organisateur de cette invasion violente et sans scrupules, bombardant la population civile au mépris des principes élémentaires du droit international. Nous avons décrit des éléments pour conclure à l’existence de crimes de guerre.

Cette attitude inqualifiable de la Géorgie nous permet de dire avec force qu’il serait extrêmement dangereux que ce pays fasse partie de l’OTAN et que cette perspective, risquant de nous impliquer dans l’aventurisme des dirigeants géorgiens, doit être écartée par la Belgique qui dispose, en cette matière, d’un doit de veto en fonction du Traité de l’Atlantique Nord, du 4 avril 1949.

Article 10

Les parties peuvent, par accord unanime, inviter à accéder au Traité tout autre Etat européen susceptible de favoriser le développement des principes du présent Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l'Atlantique Nord.(…)

Il est à noter que notre ministre des affaires étrangères, Mr Karel De Gucht, contrairement à d’autres dirigeants occidentaux, n’a jamais parlé « d’agression » russe, mais de « riposte » ce qui correspond effectivement à la réalité.

3) Faut-il reconnaître l’indépendance de l’Ossétie du Sud ?

a) Pour M. DUBIE c’est clairement non.

Même si l’indépendance du Kosovo, illégale aux yeux du droit international, (résolution 1244 du conseil de sécurité des Nations Unies) a créé un dangereux précédent et ouvert une boîte de Pandore, il est important de la refermer au plus vite pour éviter la multiplication, aux quatre coins du monde, d’indépendances et de sécessions grosses de violences et de tragédies. En droit international, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud sont parties intégrantes de la Géorgie. Une modification de cet état de fait ne peut se faire que par l’accord des parties. Il apparait cependant évident, comme nous l’avons constaté sur place, qu’après les bombardements qu’ils ont subis, les Ossètes, virtuellement indépendants, ne veulent absolument plus faire partie de la Géorgie. Il y aura donc lieu, dans un cadre international, de trouver une solution négociée à ce problème. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’agression décidée par le président Saakashvili n’a pas, au contraire, rendu une solution plus facile !

b) Pour Mme DEFRAIGNE, cette question est extrêmement nuancée. Peut-on retirer aux peuples le droit de vouloir disposer d’eux-mêmes pour autant que le processus soit pacifique ?

D’autre part les Russes ont beau jeu d’utiliser le KOSOVO qu’ils considèrent comme un précédent – bien que comparaison ne soit pas raison – pour déclarer qu’il n’y a pas de raison de refuser à l’Ossétie du Sud ce qu’on a accordé aux autres.

4) Quel avenir pour la Russie ?

On est loin évidemment d’une situation idyllique. Loin de nous l’idée de dorer la pilule et de considérer que MOSCOU est devenu un enfant de chœur.

La violente et brutale répression de l’insurrection des Tchétchènes défendant leur indépendance, (pourtant reconnues par Moscou aux Abkhazes et Ossètes), ou l’assassinat de la journaliste Anna Politkovskaia, ainsi que les nombreuses violations des droits de l’homme en Russie sont inacceptables et doivent être dénoncées.

Néanmoins, il nous apparait des nombreux contacts que nous avons eus sur place à tous les niveaux, que la Russie ressemble aujourd’hui à un ours blessé et humilié, victime d’un sentiment d’encerclement justifié, selon elle, par l’extension, vu comme hostile, de l’OTAN à ses portes, par l’implantation de missiles anti missile américains en Pologne, d’un puissant radar US en Tchéquie, et par la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo à laquelle elle était virulemment opposée.

Le dernier épisode de la guerre du Caucase, ou, contrairement à la matérialité des faits, la Russie est largement présentée à l’Ouest comme l’agresseur, convainc les responsables russes d’une forme de complot occidental à leur égard, à l’instigation des Etats-Unis, avec comme conséquence les prémisses inquiétants d’un retour à la guerre froide.

Envoi de navires de guerre US dans la Mer Noire, riposte russe qui envoie des avions de combat et son navire amiral au Venezuela, menace russe de déployer des missiles en face de la Pologne etc … rappellent des souvenirs que nous souhaiterions ne plus revoir.

Le retour de la guerre froide, et donc de la course aux armements serait une tragédie que le monde doit éviter à tout prix pour consacrer les moyens disponibles non à la production d’engins de mort mais pour venir en aide aux milliards d’êtres humains vivant toujours dans le dénuement absolu.

A cette fin, tout doit être mis en œuvre pour enrayer l’escalade en cours.

La reconnaissance de la réalité des faits pour mettre fin aux mensonges et à la désinformation systématique concernant les responsabilités dans la récente sanglante guerre du Caucase fait partie de cette désescalade.

Pour notre part, entre la confrontation, avec toutes ses conséquences dramatiques et la coopération critique, profitable à tous nous choisissons, sans hésitation, la coopération





http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7177
http://www.fr.rian.ru/world/20080925/117106284.html
http://www.lalibre.be/actu/europe/article/448252/saakashvili-accuse-de-crimes-de-guerre.html
http://www.fr.rian.ru/world/20080925/117105393.html


Après une campagne fort remarquée contre les Russes, une des plus virulentes dans le paysage audio-visuel francophone européen, la radio-télévision publique francophone belge reconnaît les faits :

25.09.08 - 16:46 Deux sénateurs belges, l'une appartenant à la majorité gouvernementale, l'autre à l'opposition, viennent de passer cinq jours en Ossétie du sud. Christine Defraigne, chef de groupe MR au Sénat et l'écolo Josy Dubié, ont voulu prendre connaissance sur place et en toute indépendance des raisons qui ont suscité le conflit russo géorgien du mois d'août. Un voyage privé, payé de leurs deniers. Leur conclusion est sans appel : ils accusent la Géorgie de crimes de guerre.
http://www.rtbf.be/info/monde/conflits/deux-parlementaires-belges-accusent-la-georgie-de-crimes-de-guerre
Lors de leur conférence de presse ce jeudi, les deux sénateurs n’y sont pas allés par quatre chemins : Dénonçant la désinformation orchestrée par la presse occidentale Christine Defraigne et Josy Dubié entendaient rétablir la vérité : oui Tbilissi est le premier responsable du conflit avec la Russie et oui le président Saakashvili est l'instigateur "de cette invasion brutale qui s'est accompagnée de violations du droit international".
Pour les deux sénateurs, le président Saakachvili est un criminel de guerre et doit être jugé comme tel. Il serait donc irresponsable d'admettre la Géorgie de Saakachvili au sein de l'OTAN ajoutent-ils. "Nous ne pouvons pas lier notre sort à un régime comme celui de la Géorgie, aventuriste, guerrier, qui pourrait nous entraîner en fonction de l'adhésion à l'OTAN dans une escalade miliaire avec la Russie".
Pendant leur séjour de cinq jours dans cette province géorgienne indépendantiste, dans le cadre d'une mission qu'ils qualifient d'indépendante, les deux sénateurs disent avoir recueilli suffisamment de témoignages et constaté sur place les conséquences de bombardements intensifs et répétés, dans le chef de l'armée géorgienne. Bombardements qui ont eu notamment pour cible des logements habités par des civils, un hôpital, un jardin d'enfants, des réfugiés en fuite, un bâtiment de la Croix rouge, une caserne abritant les forces russes de maintien de la paix ou encore le parlement ossète dont il ne reste d’ailleurs que les murs. Le quartier juif à Tskhinvali, la capitale ossète, a également été complètement détruit à l'exception de la synagogue" et deux villages ossètes ont été quasiment rasés. Bref, compte tenu de ce qu'ils ont vu et entendu, les parlementaires belges estiment "vraisemblable" le nombre de 1.500 victimes russes et ossètes avancé par les autorités locales.

Puis ils parlent de l'attentat qui a tué le chef d'état-major Russe en république d'Ossétie

04.10.08 - 13:40 Le chef d'état-major des forces russes en Ossétie du Sud, le colonel Ivan Petrik, a été tué dans un attentat perpétré vendredi soir à Tskhinvali, la capitale de la région géorgienne séparatiste
http://www.rtbf.be/info/monde/conflits/le-chef-detat-major-russe-en-ossetie-tue-a-tskhinvali
La mort du colonel Petrik, annoncée d'abord par le quotidien russe Kommersant, a été confirmée par un porte-parole de l'armée de terre russe Ivan Konachenkov, cité par l'agence Interfax. "Oui c'est vrai. Nous ne cachons pas son décès", a déclaré M. Konachenkov.
Sept militaires ont été tués et sept autres blessés dans l'explosion d'une voiture sur la base militaire russe de Tskhinvali, avait indiqué auparavant l'armée russe, sans les identifier.
Selon Kommersant, la voiture qui a explosé avait été trouvée abandonnée dans la zone de sécurité adjacente à l'Ossétie du Sud, puis ramenée à l'état-major des forces russes de maintien de la paix. Elle avait été placée sous les fenêtres du bureau du colonel Petrik, où elle a explosé, selon Mikhaïl Mindzaïev, Ministre de l'Intérieur de l'Ossétie du Sud, cité par Kommersant.
Les médias russes avaient indiqué vendredi que les soldats de la paix avaient interpellé quatre civils dans des voitures contenant des armes à feu et deux grenades. L'une des voitures avait explosé lors d'inspections à l'état-major.
Selon Kommersant, l'explosion pourrait être utilisée pour justifier le maintien des troupes russes dans les zones adjacentes à la République séparatiste que la Russie s'est engagée à quitter avant le 10 octobre.
Le Président russe russe Dmitri Medvedev et son homologue français Nicolas Sarkozy, Président en exercice de l'Union Européenne, ont convenu, le 8 septembre, d'un calendrier de retrait des forces russes de Géorgie d'ici au 10 octobre des zones adjacentes à l'Ossétie du Sud et à l'autre territoire séparatiste pro-russe, l'Abkhazie.
Tbilissi a lancé début août une offensive militaire contre l'Ossétie du Sud, à laquelle Moscou avait riposté par l'envoi massif de troupes en territoire géorgien. La Russie a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie le 26 août. Tbilissi accuse la Russie de vouloir annexer ces régions limitrophes de sa frontière Sud.


pour recommencer à accuser les Russes dès leur retrait des zones de sécurité en Géorgie en parlant de leur présence dans les républiques "séparatistes"


05.10.08 - 11:21 Les observateurs de l'Union Européenne en Géorgie ont constaté dimanche le démantèlement d'un premier barrage russe, dans la zone adjacente au territoire séparatiste d'Ossétie du Sud, a annoncé un porte-parole
http://www.rtbf.be/info/monde/conflits/les-russes-ont-leve-un-1er-barrage-en-georgie
"Nos observateurs sont allés au check-point d'Ali, au Nord-Ouest de Gori, il a été démantelé", a-t-il déclaré, sans plus de détails."Il s'agit du premier barrage démantelé" dans le cadre de l'accord conclu entre Moscou et l'Union Européenne, a ajouté le porte-parole.Un porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, a confirmé le départ des soldats russes du check-point d'Ali, qui comptait selon lui "de 20 à 30 soldats", précisant que "la police géorgienne allait se déployer immédiatement dans cette zone"."Il semble que le retrait (des forces russes) a commencé", a-t-il déclaré.Le barrage d'Ali est l'une des positions russes installées sur la première ligne, la plus éloignée de l'Ossétie du sud, de la "zone de sécurité" mise en place par l'armée russe.Conformément à l'accord de mise en oeuvre du cessez-le-feu du 8 septembre, les Russes doivent se retirer des zones adjacentes à l'Ossétie du Sud et à l'Abkhazie, l'autre territoire séparatiste pro-russe, d'ici le 10 octobre, sur les lignes antérieures au déclenchement du conflit avec la Géorgie, le 7 août.Les observateurs de la mission de surveillance de l'Union Européenne en Géorgie (MSUE) ont commencé à patrouiller dans ces zones le 1er octobre pour garantir ce retrait.Selon le ministère géorgien de l'Intérieur, il restait, avant le début de la mission de l'UE, 800 soldats russes et 18 positions dans les zones adjacentes.Le démantèlement de ce premier barrage intervient deux jours après un attentat à la voiture piégée près de l'état-major des forces de maintien de la paix russes à Tskhinvali, "capitale" de l'Ossétie du Sud, qui a tué huit soldats.Le Parquet général russe a mis en cause les autorités géorgiennes, une accusation vivement démentie par Tbilissi.


Mais ils le font sans piper mot de l'installation des forces américaines, la reconstruction des aéroports militaires destinés à attaquer l'Iran, sans dire un mot du fait que la Géorgie a forcé Ossétie et Abkhazie à quitter la Fédération de Russie quand elle s'en est séparée début des années 1990 et était donc déjà agresseur à l'époque (avec la bénédiction occidentale), etc... Allons, mesdames et messieurs du service public, encore quelques efforts et vous sortirez de cette objectivité journalistique version "La Pravda" de l'époque soviétique (ou encore de nos jours, de "L'Humanité" du parti communiste "français", du quotidien "Le Monde" et autres canards politiquement corrects)!


Armes de la République d'Ossétie du Sud



I Survived the Georgian War. Here's What I Saw.
I blame Georgia's leaders.

http://www.informationclearinghouse.info/article20974.htm

By Lira Tskhovrebova

08/10/08 "CSM" -- -Tskhinvali, South Ossetia - In a speech before the United Nations last month, Georgian President Mikheil Saakashvili implored world leaders to set up an international investigation to find out the truth about the war in South Ossetia.
I couldn't agree more. But I think the results of an honest investigation would reveal a very different "truth" than what President Saakashvili claims.
I know this because I was in Tskhinvali, the capital of South Ossetia, on Aug. 7 when Georgian troops marched into the city and killed my friends and neighbors. I huddled with my family in terror for three nights while Saakashvili's tanks and rockets destroyed hundreds of our homes, desecrated cemeteries, gutted schools and hospitals.
I also have good reason not to trust what Saakashvili says. For three days before the attack I had been getting calls from many Georgian friends warning me to get out. They said Saakashvili was planning an attack. Most of the Georgians living in South Ossetia left because they knew what was coming.
On the night of Aug. 7, Saakashvili went on television and assured the frightened civilian population of South Ossetia that he would not attack us. This was long after the time Saakashvili now claims Russians had begun "invading" Georgia.
Ossetians went to bed relieved and thankful for a peaceful night.
Less than two hours later, according to credible international accounts, his artillery, bombers, and three brigades of ground troops unleashed what I can only describe as a fierce hell on our city. In the moment, we knew only our fear as we hid. Afterward I spoke with hundreds of Ossetians to find out what was done to us.
My friend's elderly father tried to douse the flames set by Georgian fire on the home he had built with his hands. His leg was severed by shrapnel from Georgian weapons. He bled to death while his disabled wife crawled from their burning home.
Ossetians saw Georgian tanks firing into basements where women and children hid for safety They saw fleeing families shot down by Georgian snipers. We learned that the Georgian military had used Grad rocket systems and cluster bombs against Tskhinvali.
Yes, I would very much like to see an international commission investigate the truth of what happened.
When I came out from hiding, thanking God that the Russians had saved our lives, I was dismayed by the reaction of the international media to what had happened. There was nothing about Ossetian deaths and the unprovoked horrors inflicted by Saakashvili's military. It made my heart sick.
The truth has been crushed by Georgia's powerful public relations machine as mercilessly as Georgian tanks rolled over the defenseless civilians of Tskhinvali.
I know that Americans are a generous and fair people. But Americans haven't been told the truth about what happened to us. Americans don't understand that Ossetians are an independent, Christian Orthodox people with a deep history in our land. The world talks only about Georgian freedom. What of freedom for my people? Does our suffering, do our voices, mean nothing?
I don't blame the Georgian people for what happened to us. The vast number of Ossetians and Georgians want to live in peace. I blame Georgia's leaders.
Saakashvili has persuaded the world that he is a "beacon" of democracy and openness. But he won't even tell his own people the truth. My Georgian friends weren't allowed to see any Russian news sites during the conflict because all of those sites were blocked by Saakashvili's government.
I know we are a small people, and I make no claim to understanding the experts in geopolitics with their theories and pronouncements about the great powers. But I have fought for women's rights in Ossetia for 12 years and I believe in the truth.
In a recent article, Saakashvili cynically dismissed Ossetian suffering and deaths because, he said, Russia had "lied" about how many of my people were killed by the Georgian military.
It breaks my heart to even engage in this discussion. No one – including Saakashvili – knows how many Ossetians were killed by his Army. I have friends who buried loved ones in their backyards because there were no alternatives. Many people are still missing.
Does Saakashvili believe his vicious attack on a civilian city was justified if he only killed a few hundred rather than a few thousand? Do Americans realize that a military trained and equipped by the US government attacked a civilian population as they slept in their beds? Can they justify sending another billion dollars to Georgia and nothing for those Georgia attacked?
I have made an urgent appeal to the world for humanitarian relief for our people at the website helpossetianow.org. I beg the United States and the world to find out the truth. Please hear our voices.

• Lira Tskhovrebova is the founder of the Association of South Ossetian Women for Democracy and Human Rights and has worked for more than a decade to improve relations between people of Georgian and Ossetian descent in the Caucasus.

Copyright © 2008 The Christian Science Monitor

12 September 2008, 16:05

After the reports of Western media we were really surprised finding the strong damages in South Ossetia


http://interfaxreli.customers.ru/?act=interview&div=67
Humanitarian catastrophe in South Ossetia encouraged the reaction and desire to help from many christian communities of the world. Several days after cease-fire representatives of some christian charity organisations including the the Action by Churches Together came in the region to study the residents problems. Mrs. Renata Ellingsen and Mr. Tor Valle, the members of Norwegian Church Aid, told Interfax-Religion about the difference between their own impressions from visiting Tskhinvali and the reports of leading western media about this war.


Renata Ellingsen: We have been traveling from Norway on the 21th of August. We have been travelling first to Georgia, where we have visited our partners, which are members of the ACT International Network. Our main task was to analyze and asses the situation of the IDPs (internally displaced persons - IF) in Georgia. And our main focus was psychosocial support, water sanitation, shelter and relief items. In our team in the first part, in Georgia, were experts on all these spheres. In South Ossetia we have been only three. We have been there for five days, and in the team there were region experts, experts on psychosocial support and water sanitation. We have visited Tskhinvali and villages around the city, both Ossetian and Georgian. The result of our assessment will be report and recommendation to our partners for the long-term programme in the region.

- You've seen the situation both in Georgia and Ossetia. Can you tell about your overall emotional feelings, impressions?

R.E.: It's very different. In Georgia there were still IDPs, they were still in Tbilisi and in the temporary accommodation centers in the city and around it. The government had the plan to move order IDPs to Gori and surroundings until the 15th of September, when the school year should start. So it was very unclear what will happen afterwards, where the people will live, would it be temporary centers or temporary camps set up, what is going to happen. We've also visited the temporary accommodation centers in Gori, where the IDPs from the first war are living, from the 1990. And they are living really in bad conditions - it is former student home, and in one room the family of five members lives. They do not have any jobs, they stay just at very small jobs, some reconstruction work on the daily basis, but nothing more. The children are going to school, but as a whole this small community is not integrated into the society. And we have not seen very much effort from the government site to integrate the IDPs from the first war. And we're a little bit afraid that these centers will now have also to accommodate the IDPs from this conflict. And it will cause even more overloading of the buildings.

Tor Valle: And the water supply was not appropriate in most places we've visited.

R.E.: The people are living on the hope of returning home. But we know that most of them will lose their home, the numbers of 10 to15 thousand of people who have to live in temporary accommodation centers. They are traumatized, and we have heard a lot of different stories, and we have heard very different stories on the other side. So it is difficult to define the truth, and there is truth actually on both sides.

In South Ossetia the situation was very different. There are only around 480 people living in the temporary accommodation centers. The rest of the displaced persons are living at home or by relatives, by their families. They prefer to live close to their house, so that they can clean and start to rebuild it. Here again the situation was different in the city and in the villages. In Tskhinvali people are optimistic, enthusiastic, they are hoping for the future. But in the villages people are very traumatized, hopeless, frustrated, they don't know where they should ask for help. They are living in very difficult conditions. We met a family whose house was hit by the rockets, and they live in the room with two beds, where the roof is fallen, the ceiling is missing on the part of the room, the windows are broken. And there are also a lot of stories like this.

T.V.: The material destruction in Tskhinvali was much worse than in Gori. In Gori we saw two or three damaged buildings that were hit by bombs or rockets. But in Tskhinvali it was that almost all the public buildings were more or less destroyed, and about 30% of private homes.

R.E.: But we were impressed by the effort of the government to rebuild the country, to rebuild the water and sanitation system and electricity. And also there were plans for rebuilding, and the renovation of the public buildings is the first priority. There were 51 schools opened on the 1th of September. So most of the children were going to school, and they were going to school in free shifts, because they have to be in temporary buildings. And the 1st of September was really a celebration, showing that the life is going on. And we could see effort to have a normal life again.

T.V.: They have rapidly reconstructed all the infrastructure, very rapidly. They have already started the reconstruction of all public buildings that were defected by this war.

R.E.: We will recommend our partners in South Ossetia to focus mainly on the villages because this is area which is not very much covered by the government effort. It's also very difficult to enter the villages. There were no investments into the infrastructure in the past years. We have defined two main groups that would be the target of the assistance, because there is very high amount of elderly people in the villages. And also the traumatized children of under school age were not covered by the kindergarten. So that means that they were not covered also by the psychological support, psychosocial rehabilitation.

T.V.: The existing water supply system was not affected by this conflict. But it was liked to improve the situation, especially on the sanitary part, an improve in share public water space located in the country. But we will wait until Emercom (the Ministry for Extraordinary Situations or MCHS - IF) has decided what kind of projects they will recommend. They are not yet sure how much they will do in the villages and what kind of projects they recommend regarding water and sanitation and shelter.

R.E.: Different will be the focus in Georgia. We've recommended partners to focus on the temporary centers and also the water & sanitation especially. Another assistance recommended will be psychosocial assistance, the creation of initiative groups in these temporary accommodation centers. Kind of coordination units, may be some workshops, income income generating workshops, hygiene trainings.

T.V.: We will also focus specially on hygiene provision as a part of water & sanitation project.

R.E.: Immediately when we came to North Ossetia, to Vladikavkaz, we travelled to South Ossetia. And when we returned we only visited the UNHCR (United Nations High Commissioner for Refugees - IF) and UNICEF and informed them about the situation. Because no other international organization except ICRC (International Committee of the Red Cross - IF) have access to South Ossetia.

- You have a great experience of visiting conflict areas. What is the difference between what you saw in other places and here?

T.V.: If you compare Tskhinvali and South Ossetia to Kosovo, there is a lot of similarities. I think Tskhinvali was even more destroyed than the towns and cities in Kosovo. Almost all public buildings were more or less affected by this conflict. I think Tskhinvali is one of the most affected cities I have seen.

R.E.: Yet the government efforts were very organized and structured except registration. That is the weakest institution - registration of people died and also if those returned, registration of the damage. What was also interesting to see - how people are helping to each other, to families, friends and to neighbours. So a lot of people were living by their neighbours.

T.V.: No indicational registration... They have access to bread factory, bakery. So I don't think they have a lot of suffering in that way. The agricultural business in South Ossetia is much impressive, so they are supported by their own food.

R.E.: Emotionally it was that people in South Ossetia were saying that of course this is something they have wished in the last 17-18 years, they were living for. And they hope for a peace.

In Georgia we met a lot of traumatized people in the hope to return home. So it was very different experience. But it is always very difficult to see people were suffering from the conflict. It was found very important to work on the both sides because people are suffering on the both sides.

- From the both sides, who is blamed by the population?

R.E.: That is a tragic question... We have listened to the voices of the people in Georgia, and of course they blame those whom they saw, about whom they heard, - army and the politicians. We heard from the most of people that they love Russians and Russia but they do not like the political system. And they've also being talking about the Ossetians, of course, for coming and burning their villages, and killing people. And everybody was talking also about the paramilitary groups. You know, people say a lot of things that they hear.

In South Ossetia it was Georgia of course, and especially Saakashvili who was blamed for the attack.

T.V.: ... with the support of US.

R.E.: Yes of course, United States. And sometimes we've heard there were people even hostile to us, blaming also the European Community, the European Union and other countries for not recognizing them and supporting Saakashvili. But these were popular voices.

T.V.: In Georgia the most of the people were behind Saakashvili, at least at this period. But this is a typical reaction in the conflict - they support their leaders, whatever they are doing.

- But do some Georgians blame Saakashvili, or their authorities?

R.E.: We don't know. We met the people who were affected by the conflict. And then it is very natural to stand for their leader. We didn't talk to people who were not affected, who for example were living in Tbilisi or in other places.

- Before arriving to Georgia you saw the interpretation of the conflict in Western media. Is there a great difference between those reporting and the facts you found at the place?

R.E.: About Georgia we have received a lot of information from the Western media, it was very good covered. May be the damage in Gori was smaller than it was reported. We almost didn't have any information about South Ossetia. The information that we got was that the damage was small. So we were really surprised finding the damages in the city of Tskhinvali and in the villages.

T.V.: The Western media do not use Russian media sources for information. So that's the problem because western humanitarian organizations plan some actions in South Ossetia but they do not have adequate information.

R.E.: But it is also because the western journalists do not have such easy access to the region. They can only come for one day. But we don't have very much information about that. Also the information that we get from the Western media is focused on Russia and Georgia, but South Ossetians are not covered. They are not very much mentioned. And we heard it also from the people in Tskhinvali: "Everybody is talking about Russia and Georgia, and nobody is talking about us".

- Did you meet there a lot of western journalists?

R.E.: No, we didn't meet anyone.

- And some priests?

R.E.: We have visited the Ossetian Orthodox church, but it was just a very short visit, we were only looking at the damage. We didn't have any meetings there. As I know the society here, in Eastern Europe, I was surprised that the church is not very visible in the city and in the villages. The villages that we have visited didn't have church, and people said that they needed to go to Tskhinvali to pray.
.

Aucun commentaire: