From: Leroutch
Date: Samedi 6 Février 2010, 14h51
Subject: enfin !!!! ça fait plaisir à lire ...surtout dans LeSoir
http://www1.lesoir.be/forum/cartes_blanches/2010-02-05/securiser-bruxelles-avec-les-flamands-752063.shtml
Sécuriser Bruxelles, avec les Flamands
Claude Demelenne, Rédacteur en chef du « Journal du Mardi ».
Homme de gauche, « de sensibilité socialiste », Claude Demelenne a lancé plusieurs polémiques qui ont fait grincer des dents dans sa famille politique. Il a récemment co-signé, avec le sénateur MR, Alain Destexhe, une « Lettre aux progressistes qui flirtent avec l'islam réac » (Éditions du Cerisier)
vendredi 05 février 2010, 09:31
Dans le débat sur l'insécurité à Bruxelles, les Flamands disent tout haut ce que la plupart des francophones pensent tout bas. Bruxelles est malade. De sa violence, de ses zones de non-droit, de ses mafias, de l'impunité, aussi, dont bénéficient trop souvent quelques centaines de petits caïds, pourrissant la vie des citoyens. Les partis de gauche francophone – surtout le PS bruxellois de Philippe Moureaux – refusent de regarder la réalité en face. Ils minimisent les violences urbaines. Une partie de la presse francophone banalise également ces faits. Mes amis flamands ne comprennent pas cette attitude. Elle est, en effet, paradoxale. Hélas, en Belgique francophone, il existe très peu de responsables politiques et d'intellectuels de gauche pragmatiques. En Belgique francophone, « tolérance zéro » est un gros mot. La plupart de mes amis de gauche le considèrent presque comme un slogan fasciste. Une certaine gauche, angélique et moralisatrice, fait régner un terrorisme intellectuel. Je suis prudent. Je m'exprime ici à titre personnel. Dans ma rédaction, mes collègues de gauche me reprocheront sans doute mes propos « sécuritaires. »
Les francophones pensent comme les Flamands. Comme eux, ils constatent les faits : des émeutes violentes, cet été, à Molenbeek et à Anderlecht. Les casseurs ont injurié et attaqué les forces de l'ordre, nargué les autorités, assiégé les habitants de certains immeubles. Le 20 novembre, de jeunes voyous ont lancé des cocktails Molotov dans le commissariat de Cureghem – entièrement saccagé – incendié des voitures, détruit du mobilier urbain. Rue de Ribaucourt, à Molenbeek, les violences sont quasi permanentes. Les médias en parlent peu. Les politiques minimisent, comme d'habitude. Depuis le début d'année, c'est l'escalade : hold-up en série, usage d'armes de plus en plus lourdes, comme des kalachnikovs, policiers pris pour cible, rébellion de jeunes à Anderlecht, après la mort d'un braqueur – habitant le quartier – qui venait de blesser grièvement un policier, braquage encore, ce week-end, et encore les policiers canardés par les jeunes voyous… Mais le socialiste Philippe Moureaux déclare : « La situation ne se dégrade pas, à Bruxelles. » Sur quelle planète vit le président du PS bruxellois ?
Que faire ? Personne ne détient de recette miracle pour en finir avec la violence et les émeutes à répétition qui sont autant de coups de canif dans l'État de droit. Pas de recette miracle, mais un préalable : aucun retour au calme ne sera possible aussi longtemps que certains, soucieux d'un « politiquement correct » soi-disant de gauche, s'obstineront à travestir la réalité. Il est urgent d'en finir avec l'omertà antisécuritaire.
A droite comme à gauche, un consensus devrait exister sur quelques constats-clés. Ces grands constats sont au nombre de dix. Ils sont incontournables, et pourtant niés par la gauche politique francophone, hélas de plus en plus incapable de remplir sa première mission : assurer la tranquillité et la sécurité physique du peuple. Quels sont ces dix constats ?
1.Des violences majeures. « Ce ne sont que des gamins désœuvrés, il ne faut pas exagérer l'importance de ces mini-révoltes qui ne sont le fait que de quelques dizaines de petits caïds », répètent en boucle certains responsables politiques, surtout à gauche. Erreur de diagnostic : ces violences sont majeures, car non seulement elles visent la destruction des fondements de la démocratie, mais en plus, elles perturbent quotidiennement – entre deux émeutes, la peur est omniprésente – la tranquillité des citoyens. Une démocratie qui plonge dans la peur est une démocratie malade. Toute guérison passe par un diagnostic sans tabou. Et la reconnaissance de la gravité du mal.
2.Nommer les émeutiers. À quoi bon le passer sous silence ? La quasi-totalité des jeunes émeutiers qui mettent périodiquement le feu aux poudres dans les quartiers, sont d'origine arabo-musulmane. Ils forment une petite minorité certes, mais très agressive. Fait nouveau : de plus en plus de parents des casseurs prennent la défense des délinquants. C'est une tendance lourde, contre laquelle il faut réagir, en prenant évidemment garde de ne pas stigmatiser une communauté.
3.Des violences racistes. Le Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX) n'ouvrira pas le moindre dossier. Et pourtant, comment nier que les violences urbaines dans certains quartiers bruxellois traduisent la montée d'un racisme anti-Blancs au sein d'une minorité de la population ? Fin août, les émeutes de la rue de Ribaucourt, à Molenbeek, ont été éclairantes, à cet égard. Ce sont les maisons et les voitures des non-musulmans et des Blancs qui ont été ciblées avec précision par les jeunes voyous. Il faut y ajouter un autre racisme, tout aussi abject : le racisme anti-homosexuels. Être un homo, dans les cités, c'est aujourd'hui la triste assurance d'être l'objet de vexations incessantes.
4.Un antisémitisme galopant. « Sale Juif » est devenu une insulte chez une minorité de jeunes. Un Juif qui afficherait des signes extérieurs de sa judéité aurait quelques soucis à se faire dans certains quartiers. Les insultes antijuives sont banalisées par beaucoup de professionnels de l'antiracisme. Ces derniers donnent la priorité à ce qu'ils appellent la « lutte contre l'islamophobie », débouchant sur une quasi-interdiction de critiquer l'islam.
5.Un racisme anti-policiers. Si des policiers ont commis des actes répréhensibles, à Forest ou ailleurs, ils doivent bien sûr être sanctionnés. Mais ces sanctions ne doivent pas faire oublier l'essentiel : les forces de l'ordre sont régulièrement narguées, injuriées, provoquées, par une minorité de jeunes qui tentent de les empêcher de faire leur boulot. Une sorte de « racisme anti-flic » prospère dans certains quartiers, qui risquent de se transformer en zones de non-droit.
6.Le rôle des mafias… et des islamistes. Des trafiquants de drogue instrumentalisent de jeunes désœuvrés pour tenter de « sanctuariser » leur territoire, empêcher toute mixité sociale, qui pourrait gêner leurs petits et grands trafics. De même des militants islamistes, et leurs compagnons de route gauchistes, incitent à la révolte en multipliant les discours anti-Occidentaux.
7.Travailleurs vraiment sociaux ? Certains médiateurs et travailleurs sociaux jouent un rôle remarquable dans les quartiers dits difficiles. Mais d'autres jettent de l'huile sur le feu, en relativisant la responsabilité des émeutiers. « C'est aussi la faute à la société, il faut comprendre la colère des jeunes » est leur leitmotiv. L'ambiguïté de l'attitude de certains travailleurs sociaux de terrain est rarement dénoncée. Pourtant, elle n'apaise pas les tensions.
8.Trop d'impunité. Même pour des faits gravissimes – incendie d'un commissariat, jet de pierres contre des policiers, rébellion… – il y a rarement des mandats d'arrêt. La plupart du temps, les jeunes émeutiers interpellés sont immédiatement relâchés. Cette forme d'impunité n'ouvre-t-elle pas une voie royale vers la récidive ?
9.La culture de l'excuse… une inculture. « Il faut les comprendre ! » Certains travailleurs sociaux ne sont pas les seuls à tenter d'excuser les jeunes casseurs. Divers universitaires, sociologues, criminologues, réputés « très à gauche », abondent dans le même sens. La culture de l'excuse qu'ils véhiculent n'est rien d'autre qu'une dramatique inculture. Rien ne justifie le jet de cocktails Molotov sur un commissariat.
10.Le danger du discours victimaire d'une certaine gauche : « Ces jeunes sont tellement souvent victimes du chômage, des discriminations, du racisme… qu'il n'est pas étonnant qu'ils se révoltent. » Certes, il faut se battre contre le mal-vivre de ces jeunes d'origine immigrée, encore trop souvent victimes de discriminations et du racisme. Mais les présenter systématiquement comme des victimes est un contresens. Surtout, cela les renforce dans leur conviction qu'ils ont le droit de narguer l'autorité et de casser aveuglément.
Par idéologie antisécuritaire, une partie de la gauche masque ces constats. La sécurité à Bruxelles est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux seules mains de la gauche francophone. Amis flamands, nous avons besoin de vous. Pour que Bruxelles ne devienne pas le far west.
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