Herman Van Rompuy: L'Europe et ses racines chrétiennes, la langue française et l'unification (25/1/2010)
CONSEIL EUROPEEN
LE PRESIDENT PCE 16/10
Colloque international de l’Alliance française 2010 consacré au thème
‘Quelle langue, quelle culture, dans un monde du numérique et du divertissement?’
Discours d’ouverture de
Herman Van Rompuy, président du Conseil européen
« LA CULTURE, LA MONDIALISATION ET L’EUROPE:
GOOGLE CONTRE PROUST ? »
Paris, le 25 janvier 2010
P R E S S E
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Monsieur le Président
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Directeurs,
Mesdames et Messieurs,
C’est un grand honneur pour moi d’ouvrir ce Colloque International de l’Alliance française.
Vous êtes venus ici du monde entier pour célébrer votre affection pour la langue française et pour tout ce que cette langue apporte. Je suppose que pour la plupart d’entre vous, le français n’est pas la langue maternelle. Vous l’avez appris à l’école ou – comme moi-même – tout simplement dans la rue. Dans mon cas, c’étaient les rues de Woluwe-Saint-Etienne. C’est une des communes de la périphérie bruxelloise, à l’est du centre-ville. Mon quartier était en majorité francophone, tout en étant situé en Flandre. Mes parents étaient flamands et m’ont élevé dans leur langue. Toutefois, pour jouer dans la rue avec les garçons de mon âge, il fallait bien que je me débrouille en français.
C’est ainsi que, avant de devenir la langue de Voltaire, au collège, le français était pour moi la langue des terrains de football.
Ainsi, vous avez tous – par nécessité ou par choix – voulu augmenter vos possibilités de
communication. Pour certains parmi vous, ou parmi les étudiants que vous encadrez dans vos Alliances françaises respectives, l’objectif était peut-être une plus grande facilité d’expression ; pour les voyages, les affaires ou les amitiés. Pour d’autres, qui sait, l’objectif était une vie en France ou à Paris. Pour d’autres encore, un accès privilégié à la culture française et francophone, à une langue de culture particulièrement riche.
Cela me conduit au thème de votre colloque. Vous parlerez pendant ces trois jours des effets de l’arrivée du numérique et de l’internet sur la langue et la culture. On sent comme une inquiétude dans l'intitulé de votre colloque. Une inquiétude devant la montée de nouvelles formes d’expression. Que va-t-il rester de cette grande et vieille littérature face aux jeux vidéos ? Que va-t-il rester de ces vénérables dépôts de mémoires individuelles, d’expériences vécues, d’histoires uniques ? Qu’est-ce qui va protéger notre spécificité dans l’homogénéisation culturelle ?
Ce sont là de vastes questions qui ne touchent évidemment pas seulement la France et la francophonie. Elles touchent tous les pays européens, toutes les langues et toutes les cultures européennes. Il ne vous surprendra donc pas que je voudrais vous dire également un mot de l’Europe. Du rapport de l’Europe, notre vieux continent, à la langue et à la culture.
Avant tout diagnostic hâtif, avant de conclure que l’âge du numérique est favorable ou défavorable à la culture en tant que telle, il faudrait prendre un peu de recul.
Tout d’abord, il faut reconnaître que, sur les quarante dernières années, il y a un vrai séisme.
Culturellement, nous ne vivons plus dans le même monde. Depuis 1970, nos sociétés et nos modes de vie se sont transformés. Nous ne mangeons plus les mêmes repas, nos enfants n’apprennent plus les mêmes choses à l’école, nous ne gagnons plus notre pain comme il y a quarante ans. Vous allez me dire : Mais le monde change toujours. Certes.
Mais il y a à mon avis une vraie accélération. Prenons les trois périodes de quarante ans qui nous précèdent. Je dirais que les changements entre 1970 et 2010 sont plus grands qu’entre 1930 et 1970, et aussi plus grands qu’entre 1890 et 1930. Nous vivons une époque de mutations profondes. Nous ignorons où elle nous mènera. C’est ce contexte qui constitue l’arrière-plan de vos débats. Je pense qu'il est important que vous le gardiez à l'esprit.
Dans le monde politique, nous n’avons sans doute pas pris toute la mesure de ce vaste changement.
Les effets sur l’existence des individus, les effets sur les rapport sociaux, les effets sur le rapport entre le citoyen et l’Etat sont immenses. Bien sûr, des sociologues se sont efforcés de saisir le phénomène. Ainsi, on l’a décrit comme « individualisation », comme « modernisation », comme « marchandisation », « urbanisation » ou encore «mondialisation ». Ces termes sont tous des facettes de ce basculement, qui est, je répète, d’une ampleur sous-estimée.
L’évolution est plus frappante encore dans le monde non-occidental. En Inde ou en Chine, depuis seulement une génération, les changements des modes de vie sont saisissants. Il est quand même étonnant de voir dans la rue principale de Beijing les mêmes magasins qu’à Paris ou Madrid ! Il est déconcertant de découvrir des adolescent "accros" aux mêmes jeux vidéos à New Delhi ou à Sao Paulo ! Il est inattendu d’allumer sa télévision dans une chambre d’hôtel n’importe où dans le monde et de voir le même bulletin météo que chez soi...! Certes, souvent c’est une météo dans une langue incompréhensible..., mais avec exactement le même format: les mêmes mouvements du présentateur, les mêmes images, la même diction.
Ce qui est peut-être déconcertant pour nous Européens, c’est qu’on pourrait avoir l’impression de perdre notre originalité et notre identité. L’ancien monde de nos parents s’en va, ce "monde d'hier" (Stefan Zweig) qui était le nôtre, ou que nous partagions avec les Américains. Soudain, il est remplacé par un monde où la plupart de l'humanité aspire à notre mode de vie, notre way of life, et l'atteint. Ce sera le monde de nos enfants et petits-enfants.
On peut voir ce mouvement comme un progrès ; par exemple puisqu’il apporte les libertés individuelles à des millions de gens dans le monde. Mais on peut le considérer également sous le signe de la perte. Perte de sens, perte de valeurs anciennes, perte de stabilité. C’est la double face de la modernité.
Le jeune sociologue Karl Marx est l’un des premiers à décrire ce mouvement. Dans le Manifeste communiste, en 1848, il décrit l’économie de marché comme une force qui déracine tout ce qu’il trouve sur son chemin, qui fait fondre tout ce qui est fixe. Cette observation, faite au début de l’époque industrielle, était très juste.
Mesdames et messieurs,
Nous Européens, nous vivons depuis longtemps entre le particulier et l’universel. D’un côté, nous sommes les héritiers d’une grande diversité culturelle et linguistique. De l’autre côté, nous sommes les défenseurs de valeurs universelles des droits de l’homme et de la démocratie, ainsi que les promoteurs de la science et de la technologie.
La diversité constitue notre richesse historique; l’universalité constitue notre message politique.
A partir d’ici, deux questions se posent.
La première : celle de la tension entre l’universel et le particulier. Cela, c’est votre affaire dans les jours qui viennent, c’est le coeur du sujet de ce colloque.
La deuxième : la place de l’Europe entre l’universel et le particulier. Cela, c’est notre affaire dans l’Union européenne. Pendant ma présidence, je ne négligerai pas cette question. Elle touche le rapport de l'Europe à son identité, le rapport entre l'Union comme système politique d'une part, l'Europe comme continent et civilisation d'autre part.
Je voudrais dire un mot sur ces deux questions, et puis je conclurai.
D’abord la question de la tension. Ici la question est la suivante: est-ce que les valeurs universelles sont une menace pour la diversité culturelle ? Les valeurs démocratiques en tant que telles sûrement pas. Effectivement, pourquoi les droits de l’homme menaceraient le niveau de culture ? C’est la réponse facile. A mon avis, on ne peut pas s’en contenter.
La démocratie est plus qu’un système de valeurs, plus même qu’un système politique. C’est une forme de société. Je pense au grand livre d’Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, paru en 1835. Il est le premier à analyser la démocratie non pas uniquement comme un système politique, mais comme un mode de vivre ensemble. Difficile de séparer les deux. La démocratie américaine, telle que décrite par Tocqueville, transforme les rapports sociaux, sape les rapports d’autorité. Elle ébranle les traditions, elle met donc à l’épreuve la diversité culturelle, parce qu'elle change la culture. C’était pour lui un développement inéluctable. Et il voyait déjà cette Amérique démocratique, une Amérique mode de vie, s’installer en Europe...
Bien sûr, la culture démocratique a changé la culture dans le sens étroit du terme. L'art, la littérature sont largement influencées par la démocratisation de la vie. La langue reste, mais Zola n'était pas possible au 17ème siècle ni Racine au 19ème. Cependant ils peuvent parler et écrire du même homme, avec ses mêmes rêves et angoisses…
Avec le mot « Amérique », je risque de toucher un point sensible dans ce débat. Quand on parle de l’âge du numérique et du divertissement, on pense très vite aux Etats-Unis. D’où le terme « américanisation ». En général, dans une bouche francophone, ce n’est pas un compliment...
L’Amérique est plutôt perçue comme source de malheur. Si vous en doutez, pensez à la variante pour la sphère culinaire: c’est la « McDonaldisation »...
Dans ce schéma de pensée, on tombe très vite dans des oppositions stériles entre culture de masse et culture, ce qu'en anglais on appelle low culture et high culture, avec les représentants de l'Amérique comme bad guys et ceux de la France ou de l’Europe comme good guys. Google contre Proust. Hollywood contre Godard. Silicon Valley contre Venise. Et ainsi de suite...
Je vous souhaite de résister à cette tentation dans vos débats... Ce sujet passionnant mérite mieux. La culture américaine est très riche sous maints égards. Personnellement, je suis par exemple un grand amateur du cinéma américain, qui a produit des merveilles. Le cinéma est un grand art. Un roman en images.
Mesdames et messieurs,
J’en viens à la deuxième question sur le rapport entre le particulier et l’universel, celle qui concerne l’Europe. Notre continent est depuis toujours, disais-je, pris entre l’universalité de son message politique et la diversité des appartenances culturelles.
On perçoit le problème :
Si l’Europe est le continent de l’universel, il n’y a plus rien qui la distingue du reste du monde. Si, au contraire, l’Europe est le continent de la diversité, il n’y a rien qui tiendrait les différentes parties ensemble. Il ne doit donc pas surprendre qu’au sein de l’Union européenne, nous avons du mal à répondre à la question de savoir ce qui nous réunit. Ce n’est certainement pas la langue.
Dans l’Union, il y a 23 langues officielles sur 27 Etats-membres. Est-ce la culture qui nous réunit? Est-ce qu’il existe une culture européenne, donc malgré le fait que certains associent la culture à la langue ? C’est une question difficile et délicate. Je ne vais évidemment pas la trancher cet après-midi. Mais on peut en dire quelques mots, dans une perspective historique.
On attribue à Jean Monnet, père fondateur de l’Europe, la citation : « Si c’était à refaire, je commencerais par la culture. » La remarque est très souvent citée. En fait, elle est apocryphe. Jean Monnet était un homme intelligent et il a poursuivi le seul chemin vers l’unité européenne concevable après la Seconde Guerre mondiale, celui de l’économie.
Toutefois, l’Europe ne date pas de 1945. Elle ne date pas de Monnet, Adenauer et Schuman. Dans la longue histoire de notre continent, il y a trois moments d’unification. Nous sommes, depuis soixante ans, dans le troisième, celui de l’économie et de la politique, celui qui me mène ici en tant que représentant d'une Union de 27 Etats.
Les deux premiers moment d’unification européenne ont été, d'abord, la Chrétienté latine du Moyen-Age, puis la République des Lettres du XVIIIème siècle. Sur ce point, je partage les analyses du grand historien franco-polonais Krzysztof Pomian. (1)
(1) K. Pomian, L’Europe et ses nations, Gallimard 1990.
Du XIIème au XVème siècle, la chrétienté latine était unie religieusement et donc culturellement. Partout en Europe, la foi chrétienne structurait la vie quotidienne. Pensez aux prêtres qui célébraient la même liturgie dans la même langue, aux évêques et évêchés, au pape comme chef de tous les croyants. Partout, les gens de culture utilisaient le Latin et disposaient des mêmes références intellectuelles : la Vulgate, les pères de l’Eglise, Aristote, ses commentateurs arabes, la jurisprudence romaine. Partout, du XIIIème au XVème siècles, les écoles et les universités avaient le même programme. Partout, dans les arts plastiques, la tapisserie et la peinture, l’inspiration venait des mêmes modèles ; l’architecture gothique était pratiquée sur tout le territoire de la chrétienté latine. Quand on y pense bien, c’était une vraie standardisation culturelle !
Le deuxième moment d’unification vient à la fin du XVIIème siècle et dure un peu plus de cent ans. L’Europe consciente d’elle-même est née de l’esprit des Lumières. Après les guerres de religions et les guerres entre nations qui avaient divisé le continent, une élite culturelle développe un nouveau sentiment d’appartenance à une communauté d’esprit. Ce n’était plus sur la base de la foi, mais au nom de valeurs culturelles et intellectuelles communes.
La Renaissance a préparé cette période quelques siècles auparavant. On oublie souvent que la Renaissance, la science et la philosophie modernes, sont nées dans un cadre chrétien. A part quelques exceptions, dont Galilée, avec le consentement de l'Eglise. La raison se développa avec Saint Thomas d'Aquin au 13ième siècle, qui redécouvrit Aristote, un penseur non-chrétien.
A la fin du 17ème, cette évolution déboucha sur la République des Lettres. L’Europe représentait une communauté idéalisée de savants, qui admiraient les auteurs classiques, qui appliquaient la logique et la raison à leurs arguments et à leurs recherches. Ce deuxième moment d’unification européenne a culminé, sur le plan politique, avec la Révolution française et l’Empire de Napoléon.
Pensez à la tentative de l'empereur d’instaurer partout en Europe les mêmes classements administratifs, les mêmes poids et mesures, le même code civil, le même système d’enseignement.
Deux remarques.
Ces deux moments d'unification ont été suivis par des périodes d'éclatement. Après la chrétienté latine vient la Réforme de Luther et Calvin. Après les Lumières et le message universel Révolution française vient la formation des Etats-nations au XIXième siècle.
L'Europe telle que nous la connaissons aujourd'hui est bien le résultat de ce double mouvement:
unification, éclatement. On ne pourrait dire lequel est le plus vrai ou le plus européen. La tension fait partie même de notre héritage.
Je reviens aux langues.
Je constate que les deux moments d’unification européenne avant 1945 avaient chacun sa langue dominante, sa "lingua franca". D’abord le latin, ensuite le français. Le latin à cause du pouvoir spirituel et temporel de l’Eglise. Le français à cause du pouvoir politique et culturel de la France, Etat européen le plus puissant entre Louis XIV et Napoléon.
Dans le troisième moment d’unification européenne, ces temps sont révolus. La langue ne joue pas un rôle unificateur. Avant et après la Seconde Guerre mondiale, on parlait et écrivait beaucoup de l'« idée européenne ». Des associations, des recherches, des colloques, des conférences. Il y était beaucoup question de la culture et de la langue. Vu l'histoire longue que je viens de vous esquisser, et le rôle du latin et du français, il n'est pas surprenant que certains aient crû qu'il fallait bien une seule langue.
Le défenseur le plus ardent de cette idée fut le célèbre intellectuel français Julien Benda. Il le dit en 1933 et encore en 1947. En 1933, Benda publiait le petit livre Discours à la nation européenne. C’est une critique du nationalisme et du fascisme montants. Benda sent que la guerre arrive. Il s’efforce d'enthousiasmer une élite morale et intellectuelle, des personnes « qui veulent unir les peuples, qui pensent à ‘faire l’Europe’. »
Sur la langue, il écrit : « Les habitants de l’Europe devront, s’ils veulent s’unir, adopter une langue commune, qui se superpose à leurs langues nationales, comme, dans chacune de leurs nations, la langue nationale s’est superposée aux parlers locaux. »
Quelle langue ? Grande surprise, pour Benda, c’est simple : « Je vous réponds que cette langue est toute trouvée : c’est le français ! » Pourquoi ? parce que, d’après lui, c’est la langue européenne la plus rationnelle !
Il faut dire que, quelques pages plus loin, Julien Benda admet l’ironie de la situation. Il écrit: « Certains d’entre vous trouveront étrange que je vienne, moi Français, plaider l’hégémonie de l’esprit français, alors que, par ailleurs, je prêche l’affranchissement du préjugé national. (..) J’ajoute que je suis tout prêt à en admettre une autre [langue] si on me montre qu’elle possède plus de vertu encore pour conjoindre les hommes dans la clarté et la raison. »
Dans ce même mouvement européen des années d'après-guerre, mon auteur favori était Denis de Rougemont. Cet écrivain suisse était un vrai animateur de l'idée européenne. J'ai découvert ses écrits sur la culture européenne au collège des jésuites dans les années soixante. Il a écrit des choses très justes. Par exemple: "C'est seulement en Europe, et nulle part ailleurs, qu'il m'est arrivé d'entendre dire: 'Il n'existe pas de culture européenne.' " De Rougemont voulait dire par là que quelqu'un qui nie que l'Europe a une culture, ne peut pas être un Américain, un Africain ou un Chinois. C'est le monde extérieur qui nous donne le miroir pour voir une unité dans et à travers
notre diversité.
Depuis 1950, l’Europe organisée n'a pas pris le chemin de Julien Benda. Nous n'avons pas adopté de force une culture et une langue unique. L’Europe ne pourra fonctionner sur le modèle de l’Etat-nation. L'Europe a suivi la sagesse de Denis de Rougemont. Sachant que nous partageons des choses sans les percevoir très clairement nous-mêmes, nous avons simplement commencé l'aventure sans nous prononcer sur la destination.
Mais depuis de Rougemont, le monde a changé profondément. La perte de références historiques, religieuses ou philosophiques dans l'industrie culturelle que nous vivons aujourd'hui est véritablement une menace pour la culture européenne et la culture tout court. Il faudrait créer un contre-courant par rapport à une banalisation dans les messages et les images. La culture s'ajoute à la nature, par définition. Elle ne suit pas la voie la plus aisée. Les nouveaux moyens de communications peuvent offrir de nouvelles opportunités pour ce contre-courant, mais il est grand temps de réagir. L'enseignement a aussi un grand rôle à jouer. Personnellement, je ne serais pas devenu ce que je suis en tant qu'homme sans la formation d' "humanités" que j'ai reçue. Des hommes et des femmes ayant un sens de l'histoire savent juger sereinement et avec sagesse. C'est
important pour la démocratie, pour la culture et pour notre identité européenne.
Mais retournons à la langue: au sein de l’Union européenne, nous continuons à vivre dans la diversité linguistique. C’est une valeur constitutionnelle, intouchable.
Pour l’unité politique, nous ne payerons pas le prix de cette liberté.
Les Etats-membres de notre Union veulent être ensemble ; ils ne veulent pas être un. C’est toute la différence. Ils ne veulent pas être un "melting pot", comme le dirait Louise Weiss, doyenne d'âge du premier Parlement Européen . directement élu en 1979. Nous voulons vivre dans le couple: identité et ouverture.
En tant que président du Conseil Européen, je m'efforcerai donc de bien gérer cette tension entre l'unité et la diversité, tant sur le plan politique, que sur le plan culturel.
Je vous souhaite un colloque enrichissant.
6
source :
http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_Data/docs/pressdata/fr/ec/112540.pdf
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