La télévision publique francophone belge signale un intéressant et éclairant jugement récent à Charleroi. Début mars, des policiers locaux se demandaient dans quel camp étaient les magistrats. A présent, ils ne peuvent plus avoir le moindre doute : quand les policiers arrêtent un gangster, un dealer, etc, ils arrêtent un ami des magistrats. D'où la relaxe, inévitable. Entre potes, on se comprend.
MARC METDEPENNINGEN
mardi 23 mars 2010, 09:23
Le tribunal civil de Charleroi a renvoyé la victime de plusieurs actes de violences à sa propre responsabilité. La juge estime déraisonnable d’afficher des signes extérieurs de richesse dans une région sinistrée comme celle de Charleroi. Par Marc Metdepenningen
Un jugement rendu par la 4e chambre civile du tribunal de Charleroi renvoie les bourgeois car-jackés par les malfrats locaux à leurs propres responsabilités : s’ils ont été agressés, c’est, après tout, parce qu’ils ont étalé leur insolente réussite, semble estimer la juge Geneviève Denisty, saisie d’un litige opposant la Région wallonne à un homme d’affaires car-jacké et home-jacké à trois reprises par des individus armés.
« Il n’est peut-être pas raisonnable d’attirer l’attention sur soi en circulant en Jaguar et en vivant dans une “belle maison”, en affichant ostensiblement sa prospérité ou une certaine prospérité dans une région économiquement pauvre et sinistrée comme l’est celle de Charleroi », écrit la magistrate dans son jugement qui vient d’être signifié à la victime de ces agressions.
En 1998, Laurent F. acquiert à Ransart une petite maison de maître, autrefois propriété de la famille Delhaize. Il obtient, pour la rénover, une prime de réhabilitation de 6.172,55 euros qui lui permet de redonner à cette bâtisse quasiment à l’abandon l’allure d’une belle demeure. Mais voilà, cette maison désormais bourgeoise attire les petites frappes. En 2001, il est victime d’un car-jacking. Sa BMW s’envole avec ses agresseurs. Elle est retrouvée et est une deuxième fois volée, à l’issue d’un home jacking, par des truands armés. Et la belle demeure réhabilitée continue d’attirer la truanderie locale, trop heureuse de pouvoir se repaître des biens d’un bourgeois aux moyens ostensibles. « Comme si à Charleroi, il fallait rouler en Trabant, se promener en training ou habiter une maison délabrée, pour être en sécurité ou être irréprochable », enrage l’avocat de Laurent F., Me Frédéric Clément de Clety qui va interjeter appel. La troisième razzia dont Laurent est victime se produit en 2006. Il est braqué (home-jacké) à son domicile. « Ma femme et mes enfants furent menacés par des armes à feu », se souvient-il douloureusement. Et, en pyjama, il est emmené à bord de sa Jaguar par ses agresseurs qui l’abandonnent en pleine nuit dans le zoning de Heppignies. Face à ces déchaînements de violences, Laurent
décide de quitter Ransart-la-Maudite et de s’établir à Walhain, dans le Brabant wallon. Mais son départ provoque une vive réaction de la Région wallonne qui demande le remboursement des primes à la réhabilitation, l’obligation de résidence dans le bien n’ayant pas été respectée.
Le tribunal civil de Charleroi, qui a donné raison à la Région, considère que ces violences à répétition « ne peuvent être considérées comme imprévisibles ou exceptionnelles », les considérant comme normales et déniant à Laurent le droit d’invoquer l’excuse de « la force majeure » pour justifier le non-respect de ses obligations avec la Région. S’installer ou investir à Charleroi, comme le souhaite la Ville ? « Plus jamais, dit Laurent. Ce jugement est une prime aux voyous cautionnée par le tribunal de Charleroi et la Région wallonne ! »
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