Précision importante : Radovan Karadzic appartient à la génération COMMUNISTE, celle qui a imposé un joug sur le pays pendant des décennies (même si moins lourd qu'ailleurs en Europe, ça restait un joug). Il ne faut donc pas le confondre avec la majorité des Serbes, qui sont Chrétiens Orthodoxes. Car ce dernier point est aussi important : il rappelle pourquoi le Vatican et les Musulmans sont depuis si longtemps alliés contre la Serbie. Et ce autant du temps des nazis, auxquels tous les deux étaient alliés, que du temps de l'implosion de la république de Yougoslavie. L'échiquier balkanique est plus complexe que la clé de lecture simpliste et falsifiée que nous donnent nos médias subventionnés et nos politiciens achetés par Washington.
Cambronne!
http://fr.rian.ru/analysis/20080723/114769166.html
Par John Laughland, pour RIA Novosti
23/ 07/ 2008, 20h15
Radovan Karadzic a été arrêté sept ans presque jour pour jour après la première comparution de Slobodan Milosevic devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), le 3 juillet 2001 à La Haye. Le transfert de Milosevic au tribunal fut, de même que dans le cas de Karadzic, le résultat d'un changement de régime à Belgrade: le dernier cité a été arrêté aussitôt après la formation, le 8 juillet, d'un gouvernement serbe pro-occidental et pro-européen, alors que l'arrestation de Milosevic en avril 2001 fut la conséquence de la victoire du Parti démocratique (dont le leader assume aujourd'hui le poste de président serbe) aux élections législatives de décembre 2000.
L'arrestation actuelle montre que, lorsqu'il est question de poursuites judiciaires, beaucoup dépend du pouvoir politique: de même que dans le cas de Slobodan Milosevic, l'arrestation de Radovan Karadzic est directement liée au fait que ses amis ont perdu le pouvoir à Belgrade. Mais cette logique concerne également le TPIY. Fin juin, il a libéré Naser Oric, commandant des formations musulmanes bosniaques de Srebrenica qui, profitant du fait que la ville se trouvait sous la protection des forces de paix de l'ONU, attaquèrent chaque nuit les villages serbes voisins, commettant de nombreuses exactions contre les civils. Avant la libération d'Oric, le TPIY a acquitté en avril dernier Ramush Haradinaj, ancien premier ministre du Kosovo et leader de l'UCK (Armée de libération du Kosovo), bien que, comme cela a été constaté dans la décision du Tribunal, quelques témoins à charge aient péri dans des circonstances mystérieuses sans avoir eu le temps de se rendre à La Haye pour faire leurs dépositions.
Par conséquent, de nombreux citoyens de la Serbie seront certains que le TPIY a un évident penchant antiserbe. Cependant, la majorité des Serbes sont probablement tellement exténués par quinze années d'hostilité de la part de l'Occident qu'ils ont dû en arriver à la conclusion suivante: puisque nous ne pouvons pas prendre le dessus, il faut se rallier à eux. C'est pourquoi ils ont voté en février pour un président pro-européen et en mai, pour un gouvernement qui l'est tout autant. Les Serbes, au moins leurs leaders, ont décidé qu'il fallait sacrifier Radovan Karadzic pour le bien du pays qui dépend, à leur avis, de l'adhésion à l'UE et à l'OTAN. L'admission de la Serbie à ces structures - maintenant inévitable - sera l'étape finale du projet géopolitique de l'Occident dans les Balkans.
Par conséquent, bien qu'il soit très probable que le TPIY ait effectivement des tendances antiserbes, ce n'est certainement pas là l'essentiel du programme politique du tribunal: son objectif est de justifier la nouvelle doctrine occidentale de l'interventionnisme militaire et politique. Conformément à cette doctrine, si un Etat viole les droits de l'homme, on peut employer la force contre lui. Le peuple serbe a servi de cobaye à cette politique.
A première vue, cette doctrine est assez attrayante - des exactions inhumaines ont certainement eu lieu au cours des guerres dans les Balkans - mais son hypocrisie réside en ce que ni l'OTAN, ni les puissances occidentales n'ont jamais vraiment tenté d'assurer un véritable soutien international à cette politique, par exemple, au moyen d'un traité international approprié ou en réformant la Charte de l'ONU qui, telle qu'elle se présente aujourd'hui, interdit ce genre d'interventions. Cette politique a simplement été annoncée à titre unilatéral.
Aucun procès d'aucun leader politique ne s'est jamais terminé par l'acquittement du coupable, bien que cette pratique ait une longue histoire: le début en fut marqué par le procès du roi d'Angleterre Charles Ier en 1649. En fait, les poursuites judiciaires engagées contre des ex-chefs de l'Etat sont appelées à démontrer qu'un nouveau pouvoir s'est instauré dans le pays et que l'ancien régime était illégitime. Il en sera de même pour Radovan Karadzic. Ayant pour but d'arriver à des condamnations, le TPIY commet de multiples violations de principes de procédure très importants; ainsi, il a élaboré un concept de responsabilité reposant sur la "présomption de culpabilité", c'est pourquoi l'accusé doit, en fait, prouver son innocence. Même si aucun ordre de Radovan Karadzic prescrivant à ses subordonnés de commettre des crimes de guerre n'est mis en évidence, il sera tout de même condamné, parce qu'il pouvait et devait avoir connaissance de ces crimes. Le TPIY agira précisément de cette manière, car la "commande politique" qui est à la base du procès de Radovan Karadzic vise à prouver que le président de la République serbe de Bosnie était un criminel dès le début, que l'Etat qu'il dirigeait était illégitime et que l'intervention de l'OTAN contre les Serbes de Bosnie en 1995 n'était pas une agression (elle l'est du point de vue du droit international), mais une action parfaitement justifiée.
La logique testée en ex-Yougoslavie en 1995 et 1999 (lorsque l'OTAN attaqua la Yougoslavie en raison du Kosovo) fut mise en oeuvre une fois de plus, avec des conséquences bien plus dramatiques, lorsque les Etats-Unis et la Grande-Bretagne proclamèrent qu'ils avaient le droit d'assurer seuls l'application des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Irak. Cette guerre - un procès politique fut également organisé pour confirmer sa légitimité - a déjà fait près d'un million de victimes et plongé toute la région dans un chaos qui semble interminable. Il est temps que le monde réfléchisse sérieusement au danger que représente l'emploi du droit pénal dans la sphère des relations internationales.
John Laughland, politologue britannique, est vice-directeur et directeur de recherches de l'Institut de la démocratie et de la coopération à Paris. Son livre "Travesty", sur le procès Milosevic, a été publié chez Pluto Press à Londres en 2007.
Il a été administrateur du "British Helsinki Human Rights Group," une association étudiant la démocratie et le respect des Droits de l’Homme dans les anciens pays socialistes. Il a été membre de "Sanders Research Associates."
lire le dossier Karadzic sur Ria-Novosti (en français):
http://fr.rian.ru/trend/karad/
From the desk of John Laughland on Wed, 2008-07-23 15:15
The arrest of Radovan Karadzic in Serbia on Tuesday has provided yet another occasion for all the tired old propaganda about the Balkans wars to be taken out of the cupboard and given one last airing. In particular, the war is presented as one between a Serb aggressor and an innocent victim, the Bosnian Muslims, and the former is accused of practising genocide against the latter. Even if one accepts that crimes against humanity were committed during the Balkan wars, it should be obvious that both these claims are absurd.
First, the Serbs were no more the aggressors in the Bosnian civil war than Abraham Lincoln was an aggressor in the American Civil War. The Yugoslav army was in place all over Bosnia-Herzegovina because that republic was part of Yugoslavia. Bosnian Muslims (like Croats) left the army in droves and set up their own militia instead, as part of their drive for independence from Belgrade. This meant that the Yugoslav army lost its previous strongly multiethnic character and became largely Serb. It did not mean that Serb forces entered the territory of Bosnia, or even that the Serbs attacked the hapless Bosnian Muslims.
The accusation of aggression is intended to introduce by the back door an allegation which in fact has vanished from modern international criminal justice. Although the crime of waging an aggressive war was pronounced to be the supreme international crime at Nuremberg, it has been dropped from the jurisdiction of the International Criminal Court for the former Yugoslavia which will presumably try Karadzic once he is extradited to The Hague, and even the new International Criminal Court (also in The Hague) does not for the time being have jurisdiction over it.
The accusation has the effect of condemning the Bosnian Serb war effort at its very origins (in terms of ius ad bellum) independently of any condemnation for the way the war was fought (ius in bello). In fact, the Bosnian Serb war effort was no more or less legitimate than the Bosnian Muslim war effort. The Muslims wanted to secede from Yugoslavia (and were egged on to do this by the Americans and the Europeans) while the Bosnian Serbs wanted to stay in Yugoslavia. It was as simple as that.
In my view, it is not possible to adjudicate such matters using the criminal law since, as political questions, they transcend it. But the fact that the Muslims blatantly cheated by holding the vote on an independence referendum at 3 a.m. after the Bosnian Serb deputies in the Bosnian parliament had all been told to go home, and the fact that the Bosnian Muslim president, Alija Izetbegovic, remained in office throughout 1992 long after his term had expired and long after he should have handed over to a Serb, meant that the Bosnian Serbs had excellent grounds for believing that the Bosnian Muslim secession was quite simply a coup d’état.
In any case, once the Muslims had seized power in Sarajevo, the Bosnian Serbs sought not to conquer the whole republic but instead simply to fight for the secession of their territories from Muslim control. Of course atrocities were committed against civilians during this period, especially ethnic cleansing. But the same phenomenon is observed, I believe, and by definition, in every single war in which a new state is created, whether it is the creation of Pakistan in 1947 or the creation in 1974 of what later became the Turkish Republic of Northern Cyprus. If the Muslims had the right unilaterally to secede from Yugoslavia, why should the Bosnian Serbs not have had the right unilaterally to secede from the new state of Bosnia-Herzegovina which had never before existed and a state, and to which the Bosnian Serbs had no loyalty whatever?
Second, the Bosnian Serbs are accused (and two have been convicted) of committing genocide against the Bosnian Muslims in the massacre perpetrated at Srebrenica. Let us leave aside for a moment the Serb claims that the numbers of people killed in that summer of 1995 has been artificially inflated for propaganda purposes; let us also leave aside the undoubted fact that the Bosnian Muslims were using the UN safe haven of Srebrenica as a safe haven from which to conduct constant attacks against the Serb villages surrounding the town, during which many atrocities were committed against Serb civilians. (The commander of the Muslim forces, Nasir Oric, was released by the ICTY in February.)
What is clear is that the Srebrenica massacre cannot possibly be described as genocide. Even the most ardent pro-Muslim propagandists agree that the victims of the massacre there were all men. The Bosnian Serbs claim that they were combatants (although that is certainly not an excuse for killing them) but the point is that an army bent on genocide would precisely not have singled out men for execution but would have killed women too. The Srebrenica massacre may
well have been a crime against humanity but it is impossible to see how it can be categorised as genocide.
Unfortunately, there is a very clear political reason why it has been so categorised. The Muslim president of Bosnia-Herzegovina, Haris Silaijdzic, said carefully on CNN the day Karadzic was captured that Karadzic’s trial was only the beginning of the process by which justice would be done in Bosnia. He said that there were hundreds of thousands of Muslims who had been ethnically cleansed by “Karadzic and Milosevic” and that their project therefore remained in force. The clear implication of what he was saying was this: if the very existence of the Bosnian Serb republic (the autonomous region within Bosnia carved out from the republic during the civil war) is found, in a court of law, to have been had as its president a man, Karadzic, who is convicted of genocide in the process of creating it, then its status would be illegitimate
and it should be abolished. The Muslims continue to claim control over the whole of the territory of Bosnia-Herzegovina, while the Serbs merely want the preservation of their considerable autonomy within it.
In other words, far from bringing peace to the Balkans, it is quite possible that a conviction of Karadzic for genocide will reopen the Dayton settlement and egg the Muslims on to claim control over the Serb republic too. Under such circumstances, it is inevitable that the Bosnian Serbs would try to proclaim formal secession from Bosnia, just as the Kosovo Albanians did from Serbia.
http://www.brusselsjournal.com/node/3436
"Srebrenica massacre is fabricated: Srebrenica was a designated UN 'safe zone', but was never demilitarized. The people fighting against the Serbs were using it for attacks. Karadzic simply attacked a military installation."
http://littledoor.blogspot.com/